La tempête de janvier a causé la chute d’un de nos frênes multi centenaire devant la maison.
Aquarelle d’Albert Pasche. Le Pré Oudot 1935
Inspirée, l’une de nos hôtes a écrit un poème
Las
Il est tombé là
Sous l’ultime caresse de vent froid et de glace
Redonné à la terre
En cette nuit de joie et de gel enlacés
A sa terre d’enfance
Et de guerre
Et de paix
A cette mère immense
Qui enfante et qui aime
Et qui laisse partir
Quand son ventre se déchire
Là
Il s’est couché las
Sur son linceul blanc d’effroi gris et neigeux
De givre et d’empreintes de trépas
Au creux du bleu silencieux
Sans douleur et sans cri
Dans le lit de la nuit
En douceur et meurtri
Sur cette terre immense
Qui accueille et qui pleure
Et qui toujours renaît
De toutes les absences
Là
Passé sa vie là
Abandonné à tous les horizons
A offrir ses bras et sa vie et son tronc
A consoler et rire
A rougir et bénir
Les baisers de brindilles et les instants fleuris
Sous ses dimanches d’arborescence
Pour cette sphère immense
Qui étreint d’insouciance
Et qui jamais n’offense
Sous ses frêles abondances
Là
Sous des éclats de lune
Et des dunes de glas
A chaque éternité il sera
Là
Claire Raffenne
Le Pré Oudot, janvier 2017